Notre siècle qui a tout détruit est pris ces dernières années d'une étrange folie qui vise à tout vouloir conserver.
De la moindre étiquette de bière au plus abominable Mac Donald's, tout est prêt à rentrer au musée.
Même les usines désaffectées sont désormais l'objet des sollicitations les plus extrêmes, au point que l'on créa pour elles, un nouveau concept, celui d'archéologie industrielle.
Toutes choses qui font travailler les photographes la nuit, les galeristes le jour, ainsi que des historiens d'art désoeuvrés.
Au passage, remarquons qu'il n'est plus bien vu de photographier les travailleurs auxquels on propose d'ailleurs de moins en moins de travail.
Il y a, paraît-il, en France, 400 types de paysages différents.
Mais à cause de la rationalisation des techniques agricoles et de la politique communautaire européenne, certains d'entre eux disparaissent, ce qui fait tache.
Si bien que l'on a créé à leur intention, des conservatoires du paysage!
Mais, me direz-vous, que va-t-on faire de nos paysans quand ils ne manifesteront pas rond-point Schumann, devant le siège de l'Union Européenne? Comment les recycler?
Rassurez-vous, au lieu de leur donner le revenu minimum, certains technocrates songent déjà à les engager comme jardinier, afin qu'ils continuent à entretenir leur champ, de manière à ce que les citadins du siècle prochain puissent voyager en TGV au milieu des beau paysages champêtres de nos ancêtres...
Alexandre Vanautgaerden.